Chansonnier
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Le Chansonnier

Victoria

Michel Sardou

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Victoria, 1914. L'été commence bien. Nous partons en vacances Dinard.                   Je me marie avec Edouard. Victoria, 1917. La guerre n'en finit pas. Michel a deux ans, Edouard au Chemin des Dames, Et je m'ennuie rue d'Amsterdam. Victoria, 1939. L'été commence bien. Nous partons en vacances Dinard.                     J'irai sur la tombe d'Edouard. Victoria, 1943. La guerre n'en finit pas. Jean-Pierre a deux ans. Michel est à  Berlin. A Paris, on crève de faim. Victoria, 1968. Le printemps commence bien. J'irai en vacances Dinard.                         Je garderai les enfants le soir. Victoria, 1978. La vie n'en finit pas Déjà quatre vint cinq ans Qui sonnent Je n'intéresse plus personne Victoria 1980 Je vais mourir demain Et ils vont m'enterrer Entre deux rendez-vous J'ai eu ma tête jusqu'au bout ...

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La chanson évoque le parcours de vie d'une femme à travers plusieurs décennies marquées par la guerre, l'amour et la nostalgie. Elle commence avec des souvenirs heureux de vacances à Dinard et d'un mariage, mais rapidement, les conflits mondiaux chamboulent son existence. On voit passer les épreuves avec la séparation, l'absence d'un mari parti à la guerre, et la difficulté de vivre pendant des périodes de pénurie. Le contexte est celui des deux guerres mondiales, qui affectent profondément la vie des individus. Cette femme revit les souvenirs de son mari, Edouard, et le passage du temps qui semble lui échapper, tout en évoquant les joies simples de la vie familiale et les défis de la solitude. À chaque étape, la légèreté des vacances contraste avec la gravité des événements historiques qui enveloppent son quotidien. La chanson dépeint ainsi une vie teintée de souvenirs heureux, mais aussi de pertes et de désespoir devant l'inéluctable passage du temps.